Indications et contres indications : dispositif psychocorporel de libération somato-émotionnel

Pourquoi y aurait-il des contre indications à un traitement de soins psychiques psychocorporel ?

Tout d’abord, un bref rappel, le dispositif de libération somato-émotionnel vise à rechercher des mémoires inconscientes cellulaires jusqu’à la vie périnatale, puis potentiellement à libérer ces mêmes mémoires par le biais d’un processus potentiellement cathartique.

Un tel processus implique de la part du patient une ‘levée’ de ce qui a été refoulé, ce qui peut induire un processus émotionnel plus ou moins intense, selon le type de mémoire, l’ancienneté, les rapport du patient à sa propre vie émotionnelle… Un certain travail progressif autour de l’affect (ce qui nous affecte, nous touche) doit donc être nécessairement entrepris avant de plonger dans un travail personnel à la recherche de mémoires trop enfouies pouvant être particulièrement confrontantes…

Le risque, en fonction des profils cliniques, pourrait au pire être celui d’une décompensation avec un risque de passage à l’acte, ou d’hospitalisation, au mieux, l’inefficacité de la technique: on ne sait jamais ce qui se révèle sous les profondeurs de la glace lors du dégel et il est préférable d’être suffisamment acclimaté à des changements de températures affectives pour appréhender ce que l’on peut y trouver.

D’autre part, certains patients traversent une telle souffrance qu’une médication se révèle parfois nécessaire pour soulager au mieux leurs vies psychiques (anxiolytiques, antidépresseur, somnifères, neuroleptiques…). En caricaturant, on pourrait grossièrement résumer le but de ces traitements à suffisamment anesthésier l’affect comme voie d’anesthésie de la souffrance.

Hors le travail de libération somato-émotionnel porte précisement sur une investigation de la vie psychique et de l’affect => une trop lourde médication (parfois nécessaire) peut donc apparaître comme antinomique avec l’investigation de la vie psychique par le biais de l’affect.

Enfin, tout trauma d’ordre sexuel, peut potentiellement se trouver réactivé lors du touché, quand bien même ce dernier serait à visée thérapeutique et dotée des meilleurs intentions. Pour autant, de nombreux patient(e)s victimes d’abus sexuels ou de viols ont recours à la libération somato-émotionnelle. Dans ce cas, il apparaît comme fondamental de renouveller précisément au patient des explications claires et précises sur la nature du dispositif, du touché, et d’obtenir son entier consentement afin de limiter au mieux le risque de rajouter du trauma sur du trauma, tout en lui indiquant (cela pouvant se révéler profondément soignant), qu’à tout instant il/elle reste entièrement libre sur un simple mot de mettre fin au touché et à la séance.

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